ÉditorialQui arrêtera Israël?
Benyamin Netanyahou promet des représailles à l’Iran après les frappes de missiles mardi soir. Ni les États-Unis ni l’ONU ne semblent capables de l’en empêcher.
Les missiles iraniens étaient à peine tombés qu’Israël annonçait mardi soir que cette attaque ne resterait pas sans réponse et que les plans pour frapper le programme nucléaire de son ennemi étaient sur la table.
L’Iran, où le nouveau président réformiste, Masoud Pezeshkian, doit composer avec l’aile la plus dure du régime qui appelait à venger la mort d’Hassan Nasrallah, a fait le choix de riposter pour rassurer ses alliés palestiniens. Israël celui de riposter à la riposte. Le temps est à la surenchère.
Ce cercle vicieux, Benyamin Netanyahou pourrait le rompre en reprenant les négociations avec le Hamas sur un cessez-le-feu et le retour des otages restants, un geste fort à quelques jours du triste anniversaire du 7 octobre. Mais il a choisi la logique sécuritaire plutôt que celle de la paix.
En affaiblissant le Hamas, en décapitant le Hezbollah et en menaçant l’Iran, il espère faire oublier aux Israéliens son échec à les protéger il y a un an et se présenter comme celui qui a fait reculer le danger aux frontières de son pays. Calcul à court terme qui se heurte à la résilience des groupes terroristes et du régime des mollahs.
L’Occident a clairement échoué à remettre le premier ministre israélien sur la voie diplomatique. Occupés à leur élection présidentielle, les États-Unis ont essuyé tant de camouflets dans cette entreprise qu’ils en sont réduits pour l’instant à soutenir leur ami politique en le laissant à la manœuvre.
Et l’ONU, qui vient de renvoyer dans ses bases ses 10’000 Casques bleus au sud du Liban, et dont le secrétaire général, Antonio Guterres, a été déclaré mercredi persona non grata en Israël, signe une nouvelle fois un terrible aveu d’impuissance de la communauté internationale. L’échec semble acté et Israël avance ses pions vers le chaos.
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