AboMusique pour tousEmprunter un instrument, c’est désormais possible à Genève
Passer des vinyles, faire la sieste en écoutant une playlist… À la Bibliothèque de la Cité, le nouvel espace musical offre des expériences multiples pour tous les âges. Visite.
Envie de s’essayer à la basse électrique, à la guitare rock, aux percussions, au ukulélé? Les instruments de musiques ne sont pas donnés, ni les éventuels amplificateurs nécessaires pour envoyer le son. Les curieux songeront peut-être à la location. Désormais, une solution originale s’offre aux envies musicales de tout un chacun. Comme on emprunte en bibliothèque livres, mangas ou DVD, on peut désormais prendre à la maison, pour vingt-huit jours, sans prolongation ni réservation, un des treize instruments proposé par la bibliothèque de la Cité, en Vieille-Ville.
Cette nouveauté de l’institution municipale a été mise en place dans un cadre plus vaste, celui de la réorganisation de l’espace musical, au troisième étage du bâtiment de la place des Trois-Perdrix. Les CD, que les moins de 30 ans ne regardent plus, restent au cœur de la collection, 50’000 documents environ, l’une des plus grandes collections européennes dans une bibliothèque de lecture publique.
Depuis de nombreuses années déjà, la Cité mettait à disposition un piano électrique. Le clavier est toujours prêt à recevoir la visite de quiconque se sent la fibre pianistique. Idem de cette guitare en «sourdine» elle aussi, que l’on joue avec un casque audio sur les oreilles, directement branché sur l’instrument. Un violon est venu compléter l’offre, une batterie électronique encore. Ainsi que l’étonnant Theremin, inventé en 1920, que l’on joue en bougeant les mains devant deux antennes, sans jamais les toucher. Il y a l’exemplaire à essayer sur place, et son petit frère, un Theremini de la marque Moog, pour l’emmener à la maison.
Intéresser les plus jeunes
Autre innovation, outre la réorganisation de l’espace inauguré il y a une semaine (on attend encore les blocs de canapé que l’on pourra agencer à l’envi), un «bar a vinyles». À portée de main, une quarantaine de microsillons, production locale ou édition exclusivement sur ce support. Sur une table, deux platines Thorens. Celles-là même, révisées, qu’employaient les anciennes discothèques de la Ville, à Vieusseux et aux Minoteries. Divers ateliers balisent l’agenda, initiation au chant, performance d’artistes, également cet éveil musical pour les plus petits chaque mercredi et un samedi par mois, siestes musicales tous les vendredis à 12 h 15. Compter encore avec un atelier rap, pour découvrir les logiciels informatiques de production.
Le nouvel espace musical de la Cité répond à une nécessité partagée par toutes les institutions de ce type, ainsi que nous l’expliquent Virginie Rouiller, responsable de la Cité, et Katia Savi, en charge du secteur musique. Le projet constitue l’aboutissement d’une réflexion au long cours: face à l’usage grandissant de YouTube, le prêt des CD chute inexorablement. Comment, dès lors, intéresser notamment les plus jeunes auditeurs? «Comme pour la lecture, les bibliothèques ont un rôle d’initiation à l’écoute.» Ateliers divers, emprunt d’instruments, «bar à vinyles», toutes ces activités devraient séduire un public plus souvent sur son téléphone que dans les rayons d’une discothèque.
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