Nuisances sonoresPremier bilan pour les radars antibruit à Genève
La Confédération établit un rapport intermédiaire de son dispositif de tests. Les deux-roues motorisés sont les véhicules dépassant le plus souvent les limites sonores.
Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), les radars antibruit semblent bien fonctionner. À Genève, quatre dispositifs de ce type ont été installés à titre de test. Mais comme le rapporte Léman Bleu, il est pour l’instant impossible de les installer de manière permanente ou d’amender les contrevenants, faute de législation adaptée. Cependant, cette phase pilote nous offre déjà quelques statistiques intéressantes.
Dans son rapport, l’OFEV indique que le système de détection des engins sonores nommé «Hydre» fonctionne correctement, peu importent les conditions météo. Sur les axes très fréquentés du canton de Genève, les boîtiers ont détecté entre 100 et 200 véhicules trop bruyants par jour. Du côté des zones limitées à 30 km/h, le nombre chute à moins d’une dizaine par période de vingt-quatre heures.
Ces mesures ont été effectuées entre le 23 juin et le 17 octobre 2023. Le premier radar était installé sur la rue de Lyon, à un endroit limité à 50 km/h. Un deuxième a été posé au niveau de Chêne-Bougeries, sur la route Jean-Jacques-Rigaud (limitée à 30 km/h). Le troisième figurait le long de l’avenue de l’Ain, où les voitures roulent à 60 km/h. Un dernier a été installé à Plan-les-Ouates, sur le chemin de la Mère-Voie, limité à 30 km/h.
Le seuil de détection du système «Hydre» est programmé à 80 décibels pour les tronçons à 50 ou 60 km/h et à 77 décibels pour ceux limités à 30 km/h.
70% des contrevenants sont des motards
Il ressort de l’analyse que bien peu des véhicules circulant à Genève dépassent les limites de bruit. Le pourcentage de véhicules trop bruyants varie entre 0,1 et 1,5% du trafic total selon les tronçons. Parmi ces véhicules trop sonores, près de 70% sont des deux-roues motorisés. La part de voitures et de camionnettes se monte, elle, à 17%, tandis que les bus et les poids lourds représentent 13% des véhicules en infraction.
Précisons que le système ne signale un «événement bruyant» que s’il peut être clairement associé à un véhicule. Si plusieurs engins passent en émettant des nuisances en même temps, le capteur ne s’enclenche pas. Dans certaines situations, les relevés du radar peuvent aussi requérir un contrôle supplémentaire, comme lorsque deux véhicules sont proches ou que l’un masque l’autre.
Malgré cela, le rapport conclut que le système «Hydre» permettrait «un gain de temps et d’effectifs très important en automatisant le contrôle d’un grand nombre de véhicules et une identification facilitée des véhicules en infraction pour l’émission de bruit excessive et inutile».
Il ne manque désormais plus qu’une législation permettant d’amender les véhicules trop bruyants. La Confédération planche déjà sur le sujet.
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